Pourquoi se concentrer sur les filières biologiques ?

Le Réseau RADiS a pour objectif de donner aux citoyens de la région de Dinant, la possibilité de se nourrir avec des produits bio issus de leur terroir. Notre ambition est de co-créer, avec les consommateurs, producteurs, transformateurs, commerçants, restaurateurs…, de nouvelles filières biologiques. Mais pourquoi se concentrer sur le bio ?

 

Des productions respectueuses de l’Homme et de la Terre

Les effets néfastes des pesticides sont aujourd’hui bien reconnus. Ces produits chimiques impactent tant la biodiversité que notre santé, en agissant comme perturbateurs endocriniens ou comme substances cancérigènes. On sait aussi que l’utilisation d’engrais chimiques déséquilibre l’immunité des plantes, ce qui rend nécessaire le recours à ces produits de protection. L’intensification de l’élevage a amené à des poules ne voyant jamais un brin d’herbe, à des porcs élevés sur béton, à des animaux nourris à l’aide d’aliments OGM contenant encore des résidus de pesticides. C’est pour revenir à des méthodes de culture et d’élevage plus saines que le bio a vu le jour.

La certification bio offre des garanties

La certification bio offre des garanties au consommateur. La réglementation bio européenne compte une série d’obligations, dont les plus importantes sont sans doute l’interdiction d’utilisation de pesticides et engrais chimiques de synthèse, l’obligation d’élever des animaux avec accès à un parcours extérieur, l’interdiction de cultiver ou d’utiliser des OGM, etc. Pour qu’un produit soit appelé bio, il doit être contrôlé depuis le champ jusqu’à l’assiette. Les producteurs et transformateurs paient une cotisation aux organismes certificateurs, mais reçoivent aussi des aides financières permettant de réduire l’impact financier du contrôle et de l’éventuelle perte de rendements de la conversion bio.

Et le bio industriel ?

Le règlement bio impose des règles de production (et de transformation) mais il ne légifère pas sur la taille des cultures et des élevages. Certains producteurs industriels conventionnels se sont donc lancés dans le bio, ce qui est souvent perçu comme négatif. Il est pourtant préférable que ces industriels se passent de pesticides, ou donnent un accès à l’extérieur aux animaux. C’est une évolution positive, malgré le fait que l’on préfère de loin l’agriculture paysanne et à taille humaine. Les deux modes de production, bio paysan et bio industriel, cohabitent dans la certification bio. On ne les distingue que quand on s’intéresse à l’origine des produits que l’on accueille dans son assiette. Et c’est vers ça qu’il faut aller !

Et le bio venu d’ailleurs ?

Le bio provenant d’autres régions du monde est parfois critiqué, car les normes dans ces pays seraient différentes des nôtres. Pourtant, les produits certifiés bio venant de l’étranger sont contrôlés par les organismes certificateurs belges pour vérifier leurs conditions de production. Si écologiquement, transporter des pommes bio de Nouvelle Zélande vers l’Europe est une aberration, c’est encore une fois au consommateur de faire ses choix en lisant les étiquettes, ou mieux encore, en choisissant de se fournir auprès d’un producteur local. N’oublions pas de consommer des produits de saison, car c’est souvent hors-saison que les magasins se ravitaillent de produits venus d’ailleurs !

Le bio répond-il aux attentes des consommateurs ?

Finalement, on se rend compte – et c’est une chance ! – que le consommateur cherche aujourd’hui des produits respectant les bases du bio (sans pesticides et engrais chimiques, sans ogm, etc.) mais allant plus loin : fermes de petite taille et diversifiées, produits locaux, produits diététiques, voire végétariens, etc. Pour trouver ces produits, la solution est simple : s’intéresser aux producteurs de son alimentation, et même les rencontrer, discuter, échanger ! Le Réseau RADiS, dans notre région dinantaise, permet de créer des liens, de dialoguer autour de l’alimentation et de renforcer l’accessibilité de produits bio paysans pour tous ! Mes aliments ont un visage, et connaitre leur origine, rencontrer le producteur met encore plus de saveurs dans nos assiettes !

Le label Nature & Progrès, la bio aux valeurs fortes

Nature & Progrès est une asbl née dans les années ’80, à l’heure où les premiers citoyens et producteurs s’éveillaient face à l’industrialisation de l’agriculture. Elle est à l’origine des premiers cahiers des charges bio, et a toujours défendu une agriculture biologique aux valeurs fortes, familiale et artisanale. Aujourd’hui, le label Nature & Progrès rassemble une septantaine de producteurs et de transformateurs bio dans toute la Wallonie. Les consommateurs sont invités aux visites du système participatif de garantie, occasion par laquelle ils découvrent et suivent les évolutions des activités des producteurs et peuvent dialoguer à ce sujet. Plus d’infos : www.producteursbio-natpro.com. Dans notre région, la Brasserie Caracole est labellisée Nature & Progrès. Les producteurs intéressés de se différencier du « simple » label bio peuvent, s’ils le souhaitent, y prendre part !

Et le bio non certifié ?

Plusieurs producteurs de la région dinantaise ont des pratiques équivalentes à celles du bio, mais n’ont pas entamé de démarche de certification. Ils ne peuvent pas utiliser le nom « bio » mais parlent alors de naturel, agroécologique, permaculture… pour montrer aux consommateurs leur manière de travailler. Cependant, quand leurs produits doivent être transformés, ils ne peuvent pas facilement l’être par un outil de transformation bio. Pour proposer un pain bio, un boulanger doit être certifié bio (on vérifie l’origine de la farine et l’absence d’utilisation de certains auxiliaires technologiques), le moulin doit être certifié bio (on vérifie qu’il transforme bien des grains bio) et le producteur, évidemment, aussi. De ce fait, le moulin pourra difficilement travailler des farines non-certifiées bio. L’objectif du projet étant de créer des outils de valorisation des produits bio, il est très difficile d’arriver à inclure dans les filières des produits non certifiés.

Quels obstacles à la certification ?

C’est une piste que nous étudierons, car nous ne voulons mettre personne de coté dans le cadre du projet ! Pourquoi un maraicher ne franchit-il pas le cap du bio ? Est-ce par philosophie (mauvaise image du bio), à cause de difficultés administratives ou financières, ou par méconnaissance du label bio et de ses obligations ? Nous serons heureux d’en discuter ensemble !

 

N’hésitez pas à prendre contact avec Sylvie, animatrice du projet, pour discuter de la certification bio, et de ses implications.