Favoriser l’installation de maraichers bio en région dinantaise

Devant la faible production de légumes du territoire – et encore plus en bio ! -, nous avons décidé ensemble de favoriser l’installation de maraichers bio en région dinantaise, dans le cadre des actions de notre Réseau RADiS. Des terres attendent preneurs, les formations et informations sont disponibles, et pourtant, on sent encore beaucoup de freins chez les candidats maraichers.

La valorisation des légumes bio comme levier pour aider les porteurs de projet

Nombreux sont les candidats qui doutent du succès du lancement d’une activité en maraichage, vu les appels à l’aide de nombreux producteurs partout en Wallonie : il est difficile de vendre ses légumes, et encore plus les premières années, quand on n’a pas encore développé son réseau de clients. La passion de la culture de légumes est là et ne demande qu’à s’exprimer, mais ces doutes bloquent les démarches vers une installation concrète… Et si on pouvait garantir aux maraichers l’écoulement de leur production ?

Nous avons déjà commencé…

Le Réseau RADiS peut aider les maraichers à valoriser leurs légumes (en conversion ou) bio, en développant des canaux de vente. Nous avons déjà commencé avec l’approvisionnement de deux cantines scolaires depuis octobre 2021 : des centaines de kilos de nos bons légumes sont transformés en potage collation pour les enfants du primaire (et ils aiment ça !). Alors, on continue sur cette voie ?

Photo (c) Influences-végétales asbl

 

Pourquoi nous avons besoin de vous, citoyens ?

Vous allez dire : tout ceci est bien, logique, intéressant… Mais est-ce que ça nous concerne, citoyens ? En quoi une participation à ces réflexions est-elle utile aux producteurs ? Ne sont-ils pas mieux placés, finalement, avec les accompagnatrices du Réseau, pour développer ces débouchés ? Voici trois éléments qui, nous l’espérons, vous donneront envie de nous rejoindre dans ces réflexions.

1 – Vendre ses légumes sans « vendre son âme au diable » ?

A coté de la vente directe vers le consommateur, souvent limitée, on peut aussi viser des intermédiaires de vente pour couvrir des zones moins accessibles. Les possibilités sont nombreuses : épiceries de quartier, restaurants, grandes et moyennes surfaces, collectivités (écoles, maisons de soins, maisons de repos, cantines d’entreprise…), etc. Et là, des questions se posent : est-il souhaitable que nos produits bio locaux se retrouvent dans les grandes surfaces ? Leur accessibilité pour tous serait peut-être renforcée, mais ne « vendrait-on pas notre âme au diable » en leur permettant d’inclure dans leur gamme les produits permettant aux producteurs de se démarquer ? N’y a-t-il pas un risque de pression sur les prix ? Quid des volumes, des calibrages… Une réflexion à mener ensemble, pour chacun des canaux de vente potentiel, pour faire les bons choix.

2 – Mutualiser nos connaissances du territoire

Kathleen, notre stagiaire, pourra en témoigner : il n’est pas facile de recenser les acteurs à qui nous pourrions vendre des légumes, comme les restaurants, les collectivités, les épiceries… En effet, il existe peu de bases de données, et il est compliqué de connaitre les centres d’intérêt des acteurs existants, notamment ceux qui pourraient s’engager dans une démarche bio-locale. Mais chacun d’entre-nous connait quelques acteurs et peut contribuer à cet inventaire. Telle école prépare-t-elle les repas des enfants, ou dépend-elle d’un fournisseur qui livre les repas ? Tel restaurant propose-t-il des plats « de saison » ? Etc.

3 – Ambassadeurs du bio local ?

Le nombre de restaurants, épiceries, collectivités… est important, et il est totalement impossible pour nos maraichers de les rencontrer tous pour évaluer leur intérêt pour leurs légumes bio. C’est la raison pour laquelle le Réseau RADiS peut intervenir ! En premier lieu, il sera important de prioriser les canaux de vente que nous souhaitons toucher en fonction de leurs caractéristiques, que nous présentera Kathleen (volumes demandés, gammes, fréquences, exigences multiples…). Ensuite, il faudra identifier les acteurs les plus susceptibles de répondre positivement (ex : une vingtaine de restaurants parmi les centaines du territoire, grâce à la mutualisation des connaissances entre nous). Enfin, Il faudrait idéalement rencontrer ces acteurs identifiés pour connaitre leur intérêt pour les légumes bio de nos maraichers. Devant la masse de travail, Kathleen et Sylvie ne suffiront plus : nous serons heureuses de compter sur l’aide de volontaires, « ambassadeurs du bio-local », pour nous soutenir dans cette mission.

 

Un beau défi, non ?

Les portes qui s’ouvriront pourront servir aux maraichers individuellement mais aussi, ce qui fait l’intérêt de notre Réseau, aux maraichers ensemble via notre future coopérative. Fournir une école demande par exemple des volumes, de la disponibilité et une gamme larges qui seront difficiles à fournir pour un acteur. Ensemble, nous sommes plus solides, et nous pouvons propager l’alimentation saine, respectueuse de la Terre et des Hommes, aux quatre coins de la région dinantaise !

RDV le mercredi 15 juin

Alors, tenté d’apporter votre pierre à l’édifice ? Vous avez peu de temps ? Nous sommes preneurs, même d’un galet ou d’une poignée de cailloux ! Nous sommes encore peu nombreux dans le Réseau, et chaque contribution, même petite, nous aidera à avancer.

RDV le mercredi 15 juin à 18h30 dans les locaux de la Fondation Cyrys, rue du Moulin 15 à Dinant. Covoiturage possible : me faire part de vos besoins. Inscription souhaitée auprès de Sylvie : sylvie.laspina@natpro.be. Vu l’heure du souper, nous prévoyons de petites choses à grignoter pour contenter les estomacs affamés. Bienvenue !

Au programme :

  • Présentation par Kathleen d’un début d’inventaire des acteurs intermédiaires et de leurs caractéristiques
  • Ensemble, enrichir cet inventaire et réfléchir aux canaux de vente à prioriser / écarter…
  • Réflexion collective sur les priorités de notre Réseau dans les 1/3/5 ans.