C’est quoi ?

L’irradiation ou l’ionisation des aliments est un procédé couramment utilisé par l’industrie agro-alimentaire pour la conservation et la stérilisation des aliments. Le procédé consiste à bombarder des denrées alimentaires de rayonnements : des électrons, des rayons gamma ou des rayons X.

Pourquoi ?

L’avantage avancé par l’industrie est que ce traitement « désinfecte » les aliments en éliminant des germes responsables de pourrissement et de maladies comme les Salmonella spp., Campylobacter spp., Listeria spp., Staphylococcus aureus, Escherichia coli… des œufs, de la viande et des abats de volailles, des cuisses de grenouilles, des crevettes… Pour les produits végétaux, le traitement touche aussi les bactéries, champignons et virus, les œufs et insectes vivants. Il retarde la germination et la maturation des aliments, ce qui facilite le transport de longue durée de denrées alimentaires « périssables » comme les fruits et légumes. Une aubaine pour la mondialisation des échanges commerciaux ! Mais est-ce réellement au profit des consommateurs ?

Les inconvénients ?

L’ionisation des produits alimentaires dégrade d’autres nutriments. 80 % de la vitamine A des œufs sont perdus, ainsi 48 % des béta-carotènes du jus d’orange[1]. Vitamines, antioxydants, enzymes et acides gras seraient touchés, ce qui rend donc les aliments carencés nutritivement. Cette observation est inquiétante étant donné les déséquilibres alimentaires déjà bien présents dans la population, se traduisant par des phénomènes d’obésité, de diabète, de maladies neurodégénératives, etc. L’irradiation fait apparaitre des sous-produits nocifs pour la santé : radicaux libres, benzène, toluène et cyclobutanones. On leur reconnait des propriétés cytotoxiques (toxicité pour les cellules) et génotoxiques (mutagènes), suspectées d’être à l’origine de maladies cardiovasculaires et de cancers. Des atteintes neurologiques ont d’ailleurs été constatées chez des chats nourris avec des croquettes ionisées.

Sommes-nous concernés ?

La Belgique est un des états membres qui autorise le plus de types de produits irradiés en Europe. Une vingtaine de produits alimentaires très courants[2] sont concernés : fruits, légumes, pommes de terre, épices, céréales, poissons, œufs et viande de volailles… Ces aliments proviennent surtout des importations. Cependant, notre pays se distingue aussi par les volumes de produits irradiés sur son territoire. En 2018-2019, une station, Sterigenics Belgium s.a., réalise 80 % des irradiations européennes[3]. Des normes prévoient (normalement) des niveaux d’irradiation jugés « sans risques pour la santé du consommateur ». C’est comme pour les pesticides : malgré leur toxicité pour la santé et l’environnement, on en autorise quand même « un peu ». Notons cependant que les contrôles3 mettent en évidence 2 % de non-conformités, soit des produits qui ont subi une irradiation plus importante que les normes fixées.

Comment s’en prémunir ?

Les produits irradiés doivent normalement être étiquetés avec la mention « « irradié » ou « traité par rayonnements ionisants ». Il semble cependant que cet étiquetage ne soit pas toujours visible, notamment pour les produits frais disposés sur les étals des grandes surfaces. On retrouve aussi ces produits dans les matières premières de plats préparés : dans ce cas, l’information est tout simplement perdue ! En agriculture biologique, l’ionisation est interdite. Choisir des produits bio permet donc de s’en prémunir à 100 % pour les produits simples, et à minimum 95 % pour les produits transformés (5 % des ingrédients pourraient être non-bio, donc potentiellement irradiés).

La fausse fraicheur de l’industrie, un mensonge pour le consommateur !

L’industrie alimentaire vend donc au consommateur non averti des produits en apparence frais comme des fruits et légumes. Mais s’ils semblent avoir été récoltés la veille, ces produits trainent en réalité dans des caisses de transport depuis des semaines, parfois des mois. Certains ont perdu une grande partie de leurs nutriments, et sont parfois enrichis en composés nocifs. Malgré leur apparence naturelle, ces produits sont stérilisés, exempts de toute flore microbiologique. Les « microbes » ne sont pas uniquement des pathogènes : la majorité contribuent à l’équilibre de notre flore intestinale et à notre bonne santé !

Moralité ?

Voici encore une bonne raison de nous tourner vers nos producteurs bio en circuits courts. Vous aurez la garantie d’une fraicheur véritable, de produits sains, nutritifs et savoureux. Une origine locale garantie (demandez à voir ses cultures et ses animaux, vous en serez enrichis !), une production artisanale, un visage sur notre alimentation.

 

[1] Van der Spek V. 2009. Nutrition et bien-être mental. Editions De Boeck.

[2] https://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:C:2009:283:0005:0005:FR:PDF

[3] RAPPORT DE LA COMMISSION AU PARLEMENT EUROPÉEN ET AU CONSEIL sur les denrées et ingrédients alimentaires traités par ionisation pour les années 2018-2019 – https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:52021DC0079&from=EN